11 janvier 2009
CE du 9 janvier : galette indigeste
Pas moins de trois Comité d’entreprise (CE) extraordinaires étaient au menu du CE du 9 janvier, en plus du CE consacré à l’examen du Plan de sauvegarde de l’emploi (PSE), dont nous débattrons au cours d’une
Assemblée générale
lundi 12 janvier à 11 heures 30
Plan de sauvegarde de l'emploi. Les élus ont commencé par constater le manque de sérieux des documents fournis par la direction. Ils ont réclamé un organigramme actualisé du groupe, le nombre de postes supprimés par titre et par service, et par catégories d’emploi. Cet état des lieux est indispensable pour que les personnes candidates au départ volontaire sachent si leur demande sera acceptée. Le risque est un refus du départ par la direction si le poste supprimé n’apporte pas une vraie économie. D’autant que moins il y aura de départs volontaires, plus il y aura de départs contraints. Les mesures incitatives pour les candidats au départ n’ont, pour le moment, rien d’incitatif.
(Dans une communication aux salariés en fin d'après-midi, la direction indique :
La direction a fait un certain nombre de propositions qui devront être négociées.
Ces mesures concernent principalement :la bonification, au delà de la convention collective, des indemnités de départ :
+ 2 mois pour tous les collaborateurs sauf ceux âgés de plus de 55 ans pour lesquels la majoration est de + 4 mois ,
- pour les employés, versement des indemnités prévues pour les cadres dans la convention collective de la Presse Magazine et d'information
des mesures d'aide au reclassement (outplacement, création d’entreprise, cellule de reclassement interne, VAE, formation, bilans de compétences, …).
Les élus ont jugé ces éléments insuffisants.)
Les élus ont répété qu’ils ne considéraient pas le chiffre de 51 suppressions d’emploi comme gravé dans le marbre et qu’ils feraient tout pour le faire diminuer.
Au cours des débats, il est apparu que l’objectif principal de l’entreprise est de réaliser des économies, en faisant, comme d’habitude, assurer par les restants les tâches réalisées par les partants, sans véritable projet de réorganisation, excepté en ce qui concerne la documentation : une partie d’entre elle serait intégrée au Web dans l’objectif de proposer des produits « premium » et payants aux internautes. Ainsi, le rôle rédactionnel de la documentation, coupée en deux et handicapée par des postes en moins, serait une nouvelle fois affaibli, au détriment de la qualité du travail effectué par les rédactions...
Nous avons insisté pour obtenir un PSE qui sauvegarde vraiment l’emploi, les emplois des partants comme ceux des restants, en prévoyant notamment de solides mesures d’accompagnement (mobilité, mesures pour les pré-retraités, cellule de reclassement interne, commission de suivi, cabinet extérieur de reclassement, accompagnement pour la recherche d’un nouvel emploi, etc.), toutes choses sur lesquelles la direction montre d’inquiétantes lacunes.
Enfin, une discussion a également abordé la question de l’ordre des licenciements. Selon le code du travail, les salariés les plus âgés, ayant le plus d’ancienneté, des enfants ou un handicap, seront les derniers licenciés en cas de départs contraints. La direction y a ajouté, comme elle a le droit, des critères prenant en compte la qualité professionnelle. Nous y sommes évidemment totalement opposés, d’autant plus que le SNJ a toujours refusé la mise en place d’entretiens individuels d’évaluation dans l’entreprise.
Durée du travail. Les élus ont rendu un avis négatif sur la dénonciation des accords sur les 35 heures, notifié le 16 décembre dernier alors le Comité d’entreprise n’avait même pas encore rendu son avis, une entrave caractérisée au fonctionnement du CE. En septembre 2008, la direction voulait remettre les salariés au travail en supprimant leurs jours de RTT. Deux mois plus tard, elle lance un plan d’économies prévoyant 51 suppressions de postes, alors qu’elle n’a prévu aucune mesure d’aménagement du temps de travail dans son Plan de sauvegarde de l’emploi afin d’éviter des licenciements dans le groupe. Une incohérence que nous avons bien entendu dénoncée.
Fusion entre Classica-Répertoire et le Monde de la Musique (voir “Rachat du “Monde de la Musique” : encore l'emploi en ligne de mire !”). Autre avis négatif du CE. Les élus ont critiqué cette opération destructrice d’emplois : 6 salariés permanents sont présents dans chaque magazine, alors que le nouveau titre conservera… 6 salariés seulement. La direction n’apporte aucune garantie sur le reclassement du personnel des deux entités fusionnées, notamment ceux des services commerciaux de GER. De plus, au Monde de la Musique, les 11 pigistes dont 4 réguliers (3,5 équivalent temps plein) n’ont aucune garantie de retrouver un travail. S’agissant de mesures de licenciement économique, les élus ont demandé que les salariés du Monde de la Musique puissent logiquement bénéficier du Plan de sauvegarde de l’emploi de GER. Une demande contestée par la direction qui préfèrerait voir les journalistes de ce titre demander à bénéficier de la clause de cession.
Fusion de Point de Vue-Belgifrance avec GER. Encore un avis négatif. La fusion se traduira par la fin des usages en vigueur dans l’hebdomadaire. Toutefois, à l’issue d’une bataille juridique lancée en décembre dernier, les délégués du personnel de Point de Vue et les délégués syndicaux de GER ont signé un accord avec la direction prévoyant que les salariés de Point de Vue ne seront pas touchés pendant un an par des mesures de suppressions de poste. Ils conservent également le bénéfice de leurs accords actuels pendant 15 mois (hausse des salaires, abondement du Plan d’épargne entreprise, organisation du temps de travail, mutuelle…), seront présents en tant qu’observateurs aux Comités d’entreprise de GER, participeront aux réunions de Délégués du personnel et seront associés aux négociations les concernant directement.
10:34 Publié dans Communication de la direction, Représentants du personnel | Tags : ag, rtt, clause de cession, conditions de travail, économies, emploi, documentation
02 janvier 2009
Rachat du “Monde de la Musique” : encore l'emploi en ligne de mire !
La direction a convoqué en urgence le Comité d'entreprise (CE) le 30 décembre pour tenter d'obtenir son avis sur la reprise du Monde de la Musique (préalable à une fusion avec Classica). La direction n'a pas caché son intention de supprimer la plupart des emplois du Monde de la Musique, affirmant en substance que les coûts de fonctionnement de la rédaction sont trop importants.
Les représentants du personnel se sont inquiétés que la direction ne donne guère de détails sur le sort des personnels concernés, semblant vouloir inciter les journalistes à prendre la clause de cession (laquelle est un droit et non une obligation). Le CE a estimé qu'il fallait replacer ce projet de suppression d'emplois dans le contexte de plan dit de “sauvegarde de l'emploi” (PSE) au Groupe Express-Roularta (GER).
A l'instar des représentants du personnel du Monde de la Musique, ceux de GER ont refusé de donner un avis lors de cette réunion. Un nouveau CE sera convoqué sur ce sujet le 9 janvier.
09:32 Publié dans Représentants du personnel | Tags : emploi, classica, clause de cession, loi
21 juin 2007
Roularta à GEE : casse à tous les étages
Près d’un an après la prise de contrôle de Groupe Express-Expansion (GEE) par Roularta, le bilan est accablant. Des dizaines d’emplois supprimés, des rédactions anémiées, une politique salariale atone (hormis, dans l’opacité, quelques « récompenses » individuelles, ici ou là), des budgets en peau de chagrin, à tel point que les rédactions n’ont plus les moyens de faire correctement leur travail, ce qui se répercute sur la qualité des « contenus ». Nouveau régime ? Surtout, régime !
L’entreprise de démolition ne se traduit pas seulement dans les chiffres. Chacun peut relever un autoritarisme croissant dans les relations sociales, des violations assumées du droit du travail, comme la limitation unilatérale de délai d’exercice de la clause de cession ; des mesures vexatoires, telle la suppression de la médaille du travail ; la négation des métiers, qualifications et compétences, à l’image des rédacteurs, déjà en sous-effectifs, « invités » à travailler en plus pour les sites Web et l’affaiblissement sans précédent des rédactions techniques, avec en ligne de mire la fusion des services SR et Révision à L’Express.
A la source de ce désastre : l’objectif de Roularta d’obtenir plus de 10 % de rentabilité d’ici à 2008. Le SNJ ne se contente pas de dénoncer les conséquences de cette politique. Il condamne et s’oppose à la cause : la goinfrerie financière de Roularta, suicidaire à terme pour l’entreprise.
Travailler plus... à moins et moins bien
Après le dégraissage de la rédaction, le démantèlement du plateau technique de L’Express est à l’ordre du jour. Audit du service photo, flou artistique à la maquette, et, dès septembre, « réunion » du SR et de la révision, réduction jusqu’à leur suppression des renforts de piges ainsi que le passage d’un poste et demi de la révision (qui a perdu un poste) au SR (qui lui-même a déjà perdu trois postes). Sous-effectifs, lecture unique de la copie et survol des pages montées : la dégradation des conditions de travail et une moindre qualité du contenu sont donc garanties, sauf si le plateau technique et la rédaction se mobilisent pour exiger l’arrêt de toute suppression de poste.
Non à la retraite au rabais !
L’Etat accorde depuis longtemps un abattement de 30 % sur certaines cotisations sociales des salariés journalistes. Le Groupe Express-Expansion est l’une des rares entreprises qui ont décidé, il y a quelques mois, d’appliquer cet abattement aux retraites complémentaires des journalistes. La cotisation moindre concernant aussi bien l’employeur que le salarié, le groupe fait une économie substantielle, tandis que chaque journaliste a connu mécaniquement une augmentation de son salaire net. Mais le revers de la médaille, c’est pour chaque journaliste une amputation significative de sa future retraite. Selon les chiffrages du SNJ sur le plan national, les pensions moyennes seraient diminuées au minimum de 90 euros par mois.
Dès 2006, les élus SNJ ont levé ce lièvre au CE. Attachés à la retraite par répartition, ils demandent que chaque salarié concerné puisse choisir entre des cotisations abattues (et donc des retraites moindres) ou non. Mais la direction refuse de revenir sur ce fait accompli, et les autres syndicats proposent plutôt de mettre en place un système par capitalisation.
Le SNJ demande qu’une attestation annuelle soit remise à chaque journaliste, qui choisira alors des cotisations sociales abattues ou non conformément à l’accord d’entreprise signé en 2003.
Avec le SNJ, je défends ma retraite intégrale. En 2007, je choisis de cotiser à 100 %.
Le mélange des genres continue
Le directeur de la rédaction de L’Express a invité la semaine dernière tous les journalistes à se rendre dans les points de vente afin de remplir un questionnaire sur les ventes du titre (il est aussi conseillé d’enrôler « parents et amis »...). Un tirage au sort distinguera cinq des « questionnaires », les « enquêteurs » étant « récompensés de quelques cadeaux » !
Cette initiative est d’abord insultante pour les salariés du service des ventes. S’ils ont besoin de renfort, il faut, au lieu de faire appel à d’autres personnels qui n’ont pas leurs compétences, renforcer leurs effectifs et leurs moyens. Ensuite, signée d’un journaliste, elle est révélatrice d’une évolution : après le journaliste en toque (publicité pour une marque d’électroménager, dans Lire, septembre 2006), voici
le journaliste inspecteur des ventes ! Bien entendu, le Code du travail et la convention collective protègent les journalistes des tentatives de leur faire exécuter des tâches sans rapport avec leur métier. Il est plus que temps de donner à tous les salariés de cette entreprise les moyens de faire leur travail correctement, dans le respect des compétences des uns et des autres !
Le SNJ, première organisation de la profession, rédacteur de la Charte de déontologie de référence, appelle tous les journalistes à ne prendre part en aucune façon à ce type d’opération.
Communiqué du SNJ, 20 juin 2007
15:41 Publié dans Tract | Tags : actionnaire, emploi, salaires, clause de cession, rédaction technique, déontologie, métiers, web, retraite, pigistes, cotisations sociales
10 décembre 2006
Le Roularta-compresseur
Rik De Nolf a fixé à L’Express un objectif de rentabilité de 10 % (Le Monde, 23/11/2006) évoquant une économie de 3 millions d’euros sur la masse salariale du Groupe Express-Expansion. Un « allégement » confirmé lors du comité d’entreprise du 23 novembre par Marc Feuillée (« Cette économie sera atteinte sans drame »), qui compte « faire mieux, plus vite, avec moins de personnes ». « En 2007-2008, nous ferons des économies sur les fournisseurs, sur le temps de travail et sur les renforts extérieurs », a-t-il encore dit. En clair, remplacer a minima les postes vacants chez les journalistes, les cadres et les employés, et redistribuer le travail aux restants, en trouvant « des solutions en interne », et en « envisageant tout remplacement dans le cadre de la mutation papier-Web ». Il est donc urgent d’obtenir des engagements clairs et précis sur le remplacement des partants.
Journalistes « bimédia » : faire plus avec moins
Le CE a été largement consacré au projet de « système éditorial bimédia » qui devrait être opérationnel d’ici à avril 2007. Les logiciels QPS et Copydesk équiperont toutes les rédactions, et L’Express sera doté de nouveaux ordinateurs. Le groupe vise, à terme, un objectif de zéro photogravure sous-traitée. Avec CopyDesk, les rédacteurs saisiront leurs papiers à la bonne longueur et les enverront dans le circuit. Les pages réalisées par des journalistes « bimédia », à la fois Web et papier, pourront être « démoulées » et leur contenu (éditorial et graphique) basculé sur les sites. Un chemin de fer électronique devrait simplifier la réalisation et la sortie des pages en intégrant rédactionnel, gravure et publicité. A terme, les pages, traitées en PDF, seront dotées de protocoles de transmission normalisés avec ceux de Roularta.
Incertitudes pour les plateaux techniques
La mise en route de tous ces projets sera suivie par un groupe de travail comprenant des représentants du Comité d’entreprise. Ces évolutions techniques importantes doivent s’accompagner, selon nous, d’embauche de personnel, de formations pour faciliter les passerelles entre l’écrit et le Web et d’achat de matériel, notamment pour absorber le surcroît de travail à la photogravure, en interne. Marc Feuillée a précisé que « les métiers de maquettistes, SR, réviseurs ne sont pas menacés en tant que métiers ». De quoi s’interroger quand on connaît l’objectif d’économie sur la masse salariale que s’est fixé l’actionnaire.
« L’Expansion », au top de la décroissance
Déjà affaiblie, L’Expansion vient encore de perdre un rédacteur, parti avec la clause. Réunie en AG le 10 novembre dernier, la rédaction a demandé, dans une motion, son remplacement rapide, l’inverse risquant d’entraîner « une nouvelle dégradation des conditions de travail » compromettant la qualité du magazine. Car L’Expansion est notoirement en sous-effectifs (les stagiaires se succèdent toute l’année pour faire « tourner » la rubrique « Perso » et les dossiers Immobilier, Salaire des cadres ou Jeunes diplômés). Réponse de la direction de la rédaction : « Impliquez-vous sur le Web pour augmenter les chances de remplacer les partants ». L’équipe est invitée à devenir « bimédia », dans l’improvisation et sans moyens supplémentaires.
Comme l’a expliqué Marc Feuillée, le groupe entend développer les sites Web sans embauche de « profils journalistes ». Le contenu rédactionnel ne reposerait donc que sur les rédacteurs des titres papier, déjà pénalisés par les départs non remplacés, la diminution des budgets consacrés aux renforts, et le licenciement de nombreux pigistes, comme à L’Express.
Négociations salariales : zéro pour la direction
En 2006, les salariés ont subi une hausse importante du coût de la vie : impôts locaux (+5,6%), loyers (+4,6% en rythme annuel depuis 2000 selon la Fnaim), gaz (+20% en un an), sans compter la distribution d’eau, les transports ou l’alimentation. Le SNJ a donc réclamé une augmentation collective des salaires et des piges de 3 % pour 2007. La direction a proposé... 0 %, préférant consacrer une enveloppe de 1,1 % aux augmentations individuelles, attribuées de façon arbitraire et dans l’opacité. Pour mémoire, 117 salariés ont bénéficié en 2006 d’une augmentation individuelle (21 % des effectifs de GEE).
Retraite complémentaire : les journalistes doivent choisir
Comme nous l’avions annoncé dans notre profession de foi électorale, le SNJ a écrit à la direction afin qu´elle consulte les journalistes sur le maintien ou non de l´abattement sur les cotisations aux caisses de retraites complémentaires. En effet, cette baisse de cotisations se traduira par des pensions réduites. Le SNJ souhaite défendre une démarche volontaire afin que chacune des personnes concernées puisse choisir de cotiser, à taux plein ou non, selon sa situation.
Communiqué du SNJ, 7 décembre 2006
15:42 Publié dans Tract | Tags : actionnaire, emploi, rédaction technique, l'expansion, représentants du personnel, retraite, salaires, ag, métiers, web, pigistes, clause de cession
21 octobre 2006
Clause de cession : un simulacre de négociations
15:42 Publié dans Tract | Tags : clause de cession, actionnaire, loi, convention collective, négociation